Plusieurs études sont en cours afin de mieux comprendre la relation entre les microorganismes que nous hébergeons dans notre corps de manière « saine et normale » – notre microbiote.
Notre diète affecte rapidement la composition de notre microbiote et quelques jours suffisent à bouleverser notre équilibre. Certains d’entre-vous se reconnaîtront puisqu’ils sont plutôt grandement perturbés par un changement radical de diète par rapport à leurs habitudes alimentaires quotidiennes (proportion de fruits et légumes contenant fibres et minéraux versus produits d’origines animales ou repas préparés industriellement versus leur cuisine-maison à partir d’aliments frais et variés).
Ce chamboulement ne s’explique pas uniquement par des problèmes digestifs mais plutôt par une cascade d’événements beaucoup plus complexes ayant des effets beaucoup plus subtils qu’une simple indigestion !
Selon un article paru dans la revue Nature publié en décembre 2013, une diète basée sur des produits d’origine animale favoriserait les microorganismes qui tolèrent bien la bile de notre système digestif (Alistipes, Bilophila et Bacteroides) et diminuerait le niveau de certains types de bactéries – Firmicutes – qui métabolisent bien les polysaccharides (sucres) d’une diète plutôt végétale (Roseburia, Eubacterium rectale et Ruminococcus bromii). Ces variations d’activités microbiennes sont comparables à la différence entre les mammifères herbivores et carnivores pour leur digestion des sucres ou des protéines. Une abondance et une activité augmentée de Bilophila wadsworthia découlant d’une alimentation riche en produits d’origine animale semble indiquer un lien entre les graisses alimentaires, les acides biliaires et l’augmentation de microorganismes capables de favoriser les maladies inflammatoires intestinales (ref).
En janvier 2014, un article paru dans Nature Medicine montre que le métabolisme microbiens des fibres alimentaires pourrait avoir un lien avec les réactions inflammatoires des tissus périphériques notamment les allergiques au niveau pulmonaire. La quantité et le type de fibres métabolisées par notre microbiote favoriserait un type de bactéries au dépends d’un autre type (ratio Firmicutes : Bacteroidetes). Les souris alimentées par une diète riche en fibres bénéficiaient d’un plus haut taux d’acides gras à courte-chaîne dans le système circulatoire les protégeant contre les réactions inflammatoires allergiques au niveau des poumons suite à une série de modifications au niveau des cellules du système immunitaire.
D’autres exemples sont rapportés par Dr. Jeffrey Bland. Le microbiote pourrait, selon sa composition influencée par l’alimentation ou les suppléments ingérés, contribuer au traitement plus efficace du cancer et diminuer les effets secondaires des médicaments de chimiothérapie ou encore conduire à la production de métabolites favorisant les maladies cardiovasculaires.
GUT MICROBIOTA: THE GOOD, THE BAD, AND THE UGLY
Ce nouveau champs d’études se développe de plus en plus pour expliquer les mécanismes sous-jacents au microbiote qui ont cependant été observés il y a bien longtemps (Dre Kousmine, Dr Seignalet,…). On peut donc en bénéficier dès aujourd’hui en adaptant notre alimentation (source de vie de notre microbiote depuis l’allaitement maternel aux fibres végétales contenues dans nos salades) pour provoquer les changements souhaités (diminution des allergies et des inflammations chroniques, réduction des maladies cardiovasculaires,…. ).
Ces changements seront tout aussi bienfaisants s’ils se produisent … lentement mais … sûrement (régulièrement) ! Un jour à la fois, en faisant un pas de plus dans la direction du but visé.